J’ai découvert Malene Rydhal dans un article paru sur le site Oneminuteproject dont le titre avait attiré mon attention : « Semez des graines de projets ». Sensible aux mots, je ne suis pas restée insensible et me suis empressée de lire l’interview qui m’a donnée le goût d’en savoir plus sur cette ambassadrice du bonheur en découvrant son livre, Heureux comme un Danois.
J’ai appris…PLEIN de choses sur la vie au Danemark, les habitudes des Danois, leur culture et j’ai adoré les anecdotes semées ici et là par l’auteure.
Petit « medley » de mes passages préférés…
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LA CONFIANCE _ Je ne crains pas mon prochain
Au Danemark, personne ne tient les stands de fruits et légumes au bord des routes, personne ne les surveille. Sur chacune des tables se trouve un petit pot où l’on doit laisser l’argent pour les produits achetés. Les producteurs ont même la courtoisie de laisser quelques pièces pour que les clients puissent se rendre la monnaie eux-mêmes. Personne ne songe à tricher ou voler un bien à un autre.
Autre exemple à Copenhague, les cafés sont réputés pour les nombreuses poussettes que les jeunes mères en congé maternité laissent dehors afin de discuter entre copine. Cela étonne très souvent mais au Danemark, on laisse les bébés devant les restaurants et café pendant que l’on discute à l’intérieur. D’un côté personne ne les surveille, et d’un autre côté tout le monde les surveille car, encore une fois, on se fait confiance.
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L’ÉDUCATION _ J’ai une place dans la société
Le niveau est adapté pour le plus grand nombre, donc pas d’élite. L’éducation est gratuite et même rémunérée par l’État, donc accessible à tous.
En mettant l’accent sur le développement de la personne, sur ses compétences et capacités propres au lieu de promouvoir la « course à l’élite », le système danois favorise la recherche du bonheur personnel. Et encore une fois, le plaisir n’est pas incompatible avec un bon apprentissage, au contraire. Les études montrent que la majorité des Danois préfèrent exercer un métier qui leur plait plutôt que de gagner beaucoup d’argent.
Le risque ?
Perdre en route les talents des meilleurs élèves. Ou en tous les cas, si le niveau général reste tout de même satisfaisant, de ne pas développer suffisamment le potentiel de ceux qui sont très doués.
Le système scolaire danois ainsi que les parents accompagnent les enfants dans leur choix professionnelles qui leur correspondent et leur apporte du plaisir. C’est ainsi qu’à l’âge de 11 ans, Malene a annoncé à ses parents qu’elle souhaitait travaillé dans l’hôtellerie. Son père a pris rendez-vous avec la directrice du meilleur hôtel de la ville et lui a demandé de bien préparer ses questions pour le rendez-vous. Ils sont ensuite aller tous les deux rencontrer la directrice qui a pu lui raconter en quoi consistait ce métier. L’école se situait alors à l’étranger et l’auteure n’a finalement pas choisi cette avenue mais la jeune fille a été accompagné et soutenue par ses parents dans tous les choix qu’elle a opéré dans sa vie professionnelle et personnelle.
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AUTONOMIE PERSONNELLE _ Je suis libre de trouver mon chemin
Presque 70% des Danois quittent la maison parentale à 18 ans afin de vivre leur vie selon propre envie _ il y a donc très peu de pression sociale de la part des parents.
70% des jeunes de 13 à 17 ans ont un job en dehors de l’école. L’autonomie n’est pas spécifique aux jeunes, il est ancré dans la mentalité danoise. La première motivation des jeunes est de pouvoir payer par eux-mêmes leurs activités de loisirs. Cela donne une plus grande liberté vis-à-vis des parents de ne pas devoir systématiquement demander de l’argent, et donc l’autorisation, pour telle ou telle activité.
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L’ÉGALITÉ DES CHANCES _ Je peux devenir qui je veux.
Mobilité sociale ne signifie pas forcément une ascension du bas vers le haut, d’un niveau plus modeste vers un niveau plus riche. Dans l’esprit danois, cela signifie surtout avoir la possibilité de vivre librement, différemment et d’agir de la façon qui nous ressemble.
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DES ATTENTES RÉALISTES _ J’ai des rêves… réalistes.
Les Danois aiment les choses simples de la vie. Ils ont peu d’ambitions matérialistes. Pas de rêves de grandeur. Les Danois ne s’attendent pas à être les meilleurs, ni à gagner ou briller devant les autres, ils sont plus satisfaits de ce qui est. Si par chance (ou par talent, même s’ils n’aiment pas trop le revendiquer), ils doivent gagner quelque chose, le plaisir est alors multiplier par mille.
L’auteure raconte l’anecdote de l’une de ses amies qui lui dit un jour où elles parlaient de leurs projets et rêves de changements futurs : « la vie continuera toujours à nous défier, mais on a juste envie de temps en temps de changer de problème ! ».
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LA SOLIDARITÉ _ Je vais mieux si tu vas bien
Une grande majorité des Danois sont favorables aux impôts élevés et sont profondément attachés à l’État-providence. Partager les rend heureux à condition que tout le monde participe activement au projet commun.
Ce qui compte au Danemark c’est que l’exigence individuelle reflète une exigence collective. Ce qui explique en partie que le Danemark atteint des taux de participation aux vote électorales à hauteur de 88% _ taux plus élevé que la moyenne des pays de l’OCDE.
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ÉQUILIBRE FAMILLE/TRAVAIL _ Je veux plein de moments de « hygge »
La famille et les loisirs ont une place importante dans la vie des Danois. Ils quittent leur bureau vers 17h et s’adaptent au programme des enfants.
En 2010, le Premier ministre Lars Lokke Rasmussen se trouve pris dans une polémique médiatique terrible suite à l’annulation d’une réunion réunissant 80 diplomates internationaux pour des raisons personnelles. La rumeur s’enflamme, il serait resté veillé sur sa fille malade à la maison. Le débat devient tellement pénible qu’il organise une conférence afin de démentir les rumeurs mais en profite pour expliquer très clairement que malgré l’importance de sa fonction de Premier ministre, ce rôle reste passager dans sa vie, contrairement à son rôle de père. Cet épisode aura finalement eu une influence positive sur ses électeurs le trouvant sincère et porteur de belles valeurs.
Il est facile de comprendre comment le Danemark arrive dans les premières places lorsqu’il s’agit de répertorier les pays qui ont réussi à instaurer le meilleur équilibre entre travail et vie privée. Le système social et professionnel danois est pensé pour favoriser cet équilibre.
Les Danois profitent de ce temps libre pour profiter de moment de « hygge » : moment en famille et amis proches pour dîner et partager quelques bières dans une ambiance chaleureuse. C’est ainsi qu’on apprend que l’image cliché de la famille qui fait la ronde main dans la main autour du sapin en chantant des chansons de Noël n’est pas une blague !
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LA RELATION À L’ARGENT _ J’ai besoin de quoi de plus ?
Les Danois en règle générale, sont assez détachés vis-à-vis de l’argent ; l’objectif premier pour la majorité d’entre eux n’est pas de devenir riche.
Le philosophe et écrivain anglais Allan Watts a beaucoup travaillé sur la notion du bonheur et résume ses recherches ainsi : trouvez au fond de vous ce que vous aimez, suivez cette vocation peu importe la perspective de devenir riche, car tout autre chemin mène vers une vie pauvre. Pourquoi passer sa vie à gagner de l’argent, à exercer une activité que vous n’aimez pas pour maintenir et continuer une vie, qui dans l’essence, est remplie de choses que vous n’aimez pas faire ? Le plus important pour être heureux c’est de trouver sa passion et d’avoir le courage de suivre ce chemin.
Ce qui explique que les Danois accordent plus d’importance à trouver leur voie qu’à cultiver leur portefeuille. De l’importance de remplir sa vie de chose qu’on aime faire.
La théorie du « revenu relatif » : quelqu’un de riche est quelqu’un qui gagne plus que son voisin. Ce qui compte pour une majorité de gens, ce n’est pas le revenu absolu mais leur revenu comparé à celui des autres. Or, la comparaison est le chemin le plus direct vers la frustration !
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LA MODESTIE _ Je ne me prends pas pour un être supérieur
De l’importance de ne jamais dire « toujours, jamais, tout le monde, personne » : premièrement parce qu’il n’est pas de bon goût d’avoir des affirmations aussi extrêmes et deuxièmement parce qu’il est assez difficile en général, de les soutenir.
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L’ÉGALITÉ HOMME/FEMME _ Je me sens libre de choisir mon rôle sans stéréotypes ni tabous
La réussite n’est pas synonyme de succès financier mais plutôt de vie équilibrée entre famille et travail. Le fait d’exprimer ses sentiments en public est non seulement accepté mais même apprécié. Le dialogue cultive et facilite les relations. Cela ne signifie pas forcément dévoiler son intimité à tout le monde, mais plutôt d’avoir une approche simple et sincère avec nos interlocuteurs. Cette liberté de pouvoir exprimer ses émotions et de parler de soi sans que ce soit interprété comme une faiblesse est une avancée formidable surtout pour les hommes. Ils assument librement leur part de féminité et sont libres de choisir s’ils le souhaitent le rôle d’ « homme au foyer » sans que cela pose le moindre problème à leur égo masculin.
De plus, il arrive très souvent que la femme paie sa part, parfois même la somme exacte comprenant la place de parking et l’essence.
En conclusion, on en retient que l’important est de toujours revenir à sa propre base de bien-être. C’est une bases intime construite tout au long de notre histoire personnelle. Elle est notre point de départ pour profiter ou résister aux événements de la vie. C’est elle, essentiellement, qui détermine notre niveau de bonheur sur le long terme.
Qu’est ce qui constitue une « bonne base » ? Avant tout, notre chemin personnel, nos choix et nos efforts pour nous connaitre nous-mêmes. Personne ne peut le faire à notre place. Également un système favorable à la construction individuelle faisant que chacun trouve sa place et se sente libre et confiant dans la vie.
Tout le reste relève de la responsabilité individuelle, du parcours que nous devons tous entreprendre pour être en phase avec nous-mêmes.
Crédit photo: Virginie Carteron (@vcarlam) | Twitter
Ça y est je déménage !!!! Merci pour ce petit moment de rêverie !
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Avoue que c’est tentant…
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