Un samedi soir au Parc Lafontaine, on rencontre toute sorte de tribus! On croise du monde de tous les horizons, aux styles multiples, réunis avec une fièvre commune : s’amuser _ avoir du fuuuun !

Notre plaisir les soirs d’été, une fois le repas terminé sur notre petit balcon de 10 mètres carré _ faire un tour au Dépanneur prendre une glace et marcher dans le Parc, au coin de notre rue.

Suivez-moi, je serai votre guide…

Entrez par le chemin qui prolonge la rue Fabre et laissez-vous mener par ce sentier tortueux qui mène au cœur de ce poumon vert. C’est ici que ça commence…

D’abord des sons, des voix qui s’élèvent, des applaudissements, quelques encouragements : une partie de football a lieu sur la pelouse rase et ses lignes blanches impeccables.

Décibels répétitives, des sons qui résonnent à coups de basses fréquences, profondes et vibratoires… on cherche du regard d’où vient cette musique assourdissante pour finalement apercevoir dans un recoin, une mini Rave Party. Un petit groupe réunit autour du Sound System – danse, jongle, au rythme du son. Pantalon large, tunique tribal, pieds nus _ les cerceaux, et balles enflammées volent dans les airs, d’autres sont en équilibre sur un fil tendu entre deux arbres… la règle ici est simple, se laisser envoûter par le rythme, laisser son corps s’exprimer, vibrer, se laisser aller.

 

De l’autre côté du grillage, une partie de Base-ball se joue. Gestes réfléchis, concentration, les échanges et lancé sont espacés, la partie se fait en longueur _ deux mondes parallèles sont réunis le temps d’une soirée.

On laisse ce petit groupe pour retrouver sur la pelouse d’en face, de nombreuses tables de pique-nique recouvertes de barbecues fumants, packs de bières, et ballons en guise de décoration : c’est ici que les groupes d’amis se retrouvent pour fêter les anniversaires, les bonnes nouvelles, les départs et retour au pays. C’est ici que l’on commence l’été, que l’on rejoint son groupe d’amis, ses coloc’, que l’on présente les nouveaux venus fraichement débarqués, que l’on donne rendez-vous aux collègues de travail avec qui on se lie d’amitié, que l’on présente la famille en visite… On parle fort, on ri, on chante…C’est ici que les premiers souvenirs d’un été à Montréal prennent vie.

À droite, terrain de sable pour le Volley puis de terre battue pour les parties de pétanques. Un classique français, la bière à la main (parce que le Ricard coûte cher vous le saurez), le cochonnet devient de plus en plus floue…  On discute plus qu’on ne joue, on refait le monde et on s’insulte _ c’est le jeu.

 

 

En suivant le sentier, on quitte ce monde coloré pour s’enfoncer dans la partie ombragée du parc, sous les arbres près du lac niché au cœur du Parc. Une toute autre ambiance règne ici.

Un petit groupe de musicos, de percussions envoutantes, attirent les promeneurs et leur chien, certains ont sorti le pique-nique sur des couvertures au sol.

Après le petit pont, au plus près du lac, un groupe de trentenaire a élu ce lampadaire comme point de ralliement pour partager cette soirée au clair de lune. L’air est doux, l’ambiance calme et paisible de ce côté de la rive. Sur le barbecue, les saucisses hot-dog ont été remplacé par les brochettes de poulet et les Chip’s ont laissé place aux salades composées. C’est au vin rosé que l’on trinque cette belle soirée.

 

De l’autre côté du chemin, l’espace réservé aux familles…nombreuses ! Grand-parents, oncles et tantes, cousins, cousines,  et les petits-derniers encore dans les bras des parents _ les hommes discutent autour du feu, les femmes surveillent la marmaille, ballons en plastique, frizz-bee et doudou ont recouvert la zone. Pas de doute ici, ce petit monde a quitté la première partie du parc pour migrer vers des espaces tranquilles et accueillir leur nouvelle vie de famille.

 

Nous continuons notre balade, derrière l’amphithéâtre, le long du lac, les amoureux se bécotent sur les bancs (publics). Quelques lampadaires, le murmure de la cascade au centre du lac, la vue sur le petit pont… la cadre est romantique. On se déplace en binôme, avec sa moitié. Premier rendez-vous ou habitude, ici les mots sont murmurés aux oreilles des fiancées.

 

 

Au Parc Lafontaine, il y a bien longtemps, il y avait un Jardin des Merveilles conçus pour les petits enfants!

Au gré des sentiers, les contes pour enfants prenaient vie : Jonas la baleine abritait un aquarium dans sa bouche géante, de petits animaux trouvaient refuge sur l’arche de Noé et un peu plus loin, la chèvre de Monsieur Seguin gambadait dans son enclos.

Dans la volière, de magnifiques oiseaux exotiques aux plumages colorés alors que dans leur bassin, les otaries faisaient des cabrioles.

Derrière les arbres se dressaient les tours d’un château de conte de fée. Il n’était pas rare de rencontrer une vieille dame qui vivait dans une bottine, Blanche-Neige, le Petit Chaperon Rouge et Cendrillon dans sa citrouille transformée en carrosse.

Au détour d’un chemin, Humpty Dumpty étaient perchés sur un muret, alors que le meunier dormait à l’ombre de son moulin. Sans oublier, le singe et la lanterne magique, les trois ours dans leur cabane de rondins ou encore, les champignons géants…

Je n’ai pas eu la chance de connaitre cette facette du parc, seule la baleine bleue existe encore, relique de ce temps passé, abandonnée dans un recoin…

Une chose est sûre, la magie du Parc Lafontaine continue d’opérer sur tout ce petit monde, petit ou grand, d’un côté du pont ou de l’autre, on y vit des moments de nos vies importants, sous les arbres centenaires et  les lampadaires discrets.

Si ces-derniers pouvaient parler, ils auraient de belles histoires à nous conter…