Si vous savez ce qui importe vraiment dans la vie, vous ferez plus facilement des choix et vivrez comme vous l’entendez. C’est l’avis de Jos Kessels, spécialiste du dialogue socratique.
Socrate ne se satisfaisait jamais des réponses superficielles aux questions, il questionnait, sans cesse, jusqu’à parvenir à l’essence et à la vérité du sujet. Les expériences personnelles formaient le point de départ de ses réflexions.
Selon le philosophe, ce qui importe par-dessus tout, c’est de se consacrer à ce qui nous intéresse réellement. Mais c’est difficile à découvrir. Aujourd’hui, il est beaucoup plus ardu de savoir ce qu’on veut faire de sa vie car les possibilités sont infinies. Si nous n’avons pas trouvé de réponse, nous stressons, jusqu’à parfois, tomber en dépression. Il est donc essentiel de s’arrêter un moment et de se poser la question suivante : « Qu’est-ce qui m’importe vraiment ? ».
Une majeure partie de notre existence est consacrée à des choses purement pratiques : travail ou études, famille, problèmes du quotidien. Il faut donc se forcer à prendre le temps de réfléchir. Décider quelle place on veut occuper dans le monde ; se demander si on réalise notre rêve. Car tout le monde a besoin d’un but vers lequel tendre, d’un projet, d’un idéal. Personne ne peut survivre sans raison d’exister. Si l’on ignore ce qu’on veut réellement ou quelles sont nos idées fondatrices, alors on ne vit que sur la base du hasard, en proie aux aléas de la vie.
« Chaque personne a quelque chose de spécial à accomplir, en lien avec ses dons naturels, et autour desquels elle peut centrer sa vie »
Socrate supposait que les connaissances que nous recherchons sont déjà en nous et que nous pouvons donc y accéder grâce à un travail d’introspection. Il était persuadé que chaque personne a quelque chose de spécial à accomplir, en lien avec ses dons naturels, et autour desquels elle peut centrer sa vie. Cela permet à ces talents de se développer et à la personne toute entière de s’épanouir.
Malheureusement, ce n’est pas un point de vue très populaire, de nos jours. Notre société est centrée sur l’idée de flexibilité professionnelle. Cela présente bien des avantages, mais pose problème dès lors qu’on commence à se questionner sur sa raison d’être. Et on découvre que la vie a un fil conducteur – qui donne du sens à tout ce qu’on fait et qui a toujours existé. Il suffit de partir à sa recherche.
Selon la vision classique de l’être humain, celle de Platon et de Socrate, nous possédons trois « centres de motivation » : le ventre, le cœur et la tête. Le premier nous pousse vers les choses agréables : sécurité, chaleur, sexualité, manger et boire. Le deuxième, très différent fait appel à la passion, la colère et l’ambition. C’est lui qui nous pousse à vouloir être quelqu’un et à être reconnu pour nos actions. La tête quant à elle, est en quête de vérité. Elle cherche à s’assurer que nous ne vivons pas dans l’illusion. Le ventre, le cœur et la tête sont donc souvent en désaccord et se battent pour prendre le dessus – on sait qu’on ne devrait pas trop manger, mais on est gourmand. On sait que l’on devrait assumer ses responsabilités mais on repousse à plus tard.
Mener une bonne vie se résume donc à trouver une forme d’harmonie et d’équilibre entre ces trois aspirations. Ce qui inclut le fait d’avoir conscience des forces qui nous gouvernent et être capable de les faire concorder dans des situations concrètes. Pour cela, il faut savoir qui on veut être et ce qu’on attend de la vie.
Alors, prêt à partir à la recherche de son SOI perdu?
D’après l’article du magazine Flow, Air du temps.