La seule façon de gérer le changement consiste à bien savoir gérer l’imprévu. Pour prospérer dans ce milieu en constante évolution, chacun est amené à maitriser l’art de la souplesse et savoir réagir aux défis inattendus avec aisance, agilité et rapidité.
Selon Albert Einstein : « Les problèmes considérables auxquels nous faisons face ne peuvent être résolus au même niveau de pensée auquel nous nous trouvions lorsque nous les avons créés. »
Il nous faut apprendre à bien tolérer l’ambiguïté et l’incertitude.
UNE TROISIÈME VOIX POSSIBLE
Pour la plupart du monde, il n’y a que deux réactions au stress que produit inévitablement le changement. Lutter ou fuir. Or il existe une troisième possibilité pour gérer le changement et c’est de loin la meilleure. S’abandonner au changement et l’utiliser à son avantage.
Notre mode de pensée occidental pourrait y voir de prime abord, une contradiction : s’abandonner ou se soumettre ressemble à une attitude perdante.
Et pourtant!
Selon le mode oriental, pour conquérir, il faut d’abord céder. Plutôt que de s’opposer au changement, il faut aller dans le sens du changement. Comme l’a dit Lao Tseu : « La souplesse triomphe de la dureté. Ce qui est plus malléable est toujours supérieur à ce qui est immuable ou fixe. C’est le principe du contrôle des choses en les acceptant, de la maitrise par l’intermédiaire de l’adaptation. »
Être plus souple, plus ouvert, accepter davantage les choses et s’adapter au changement. En résumé, imitons l’eau, allons dans le sens des choses.
La nature de l’eau est de couler, elle ne résiste pas, elle n’hésite pas avant de céder, elle contourne. C’est une des forces les plus puissantes de la terre. Aussi plutôt que de percevoir le changement comme un adversaire, voyons-le comme un ami. Et abandonnons nos résistances. C’est ça, l’adaptation.
L’ADAPTATION
L’adaptation ne consiste pas seulement à aller dans le sens du changement plutôt que de s’y opposer. L’adaptation c’est aussi se remettre de l’anxiété et des contrariétés que le changement apporte initialement et ensuite avoir la souplesse nécessaire pour avancer.
S’adapter, c’est percevoir l’échec comme un apprentissage. C’est comprendre que les échecs nous aident à perfectionner nos capacités et que le changement peut nous permettre d’émerger encore plus fort qu’avant. C’est persister jusqu’à ce que l’on ait atteint notre but (l’ampoule d’Edison, l’élection d’Abraham). On ne peut apprendre à jouer du piano sans faire quelques fausses notes. Le succès est une question de nombres, et les échecs en font partie.
PROGRAMMER POUR RÉSISTER
Chaque être humain est programmé génétiquement pour résister au changement et maintenir un état d’équilibre. La condition, connue sous le nom d’homéostasie, s’est développée naturellement avec le temps, car c’était un moyen par lequel nos ancêtres pouvaient survivre aux conditions perpétuellement changeantes. Lorsqu’un changement se produit dans notre environnement, nos mécanismes internes se déclenchent pour régulariser la nouvelle influence et ramener le corps à ce que les biologistes appellent un état stable. Essentiellement, l’équilibre que nous appelons homéostasie est né de notre besoin de stabilité et de sécurité. Le problème est que le mécanisme maintient les choses dans l’état, même s’il existe des possibilités plus favorables. Il ne fait pas la distinction entre les changements qui pourraient améliorer la vie et ceux qui pourraient l’empirer. Il résiste tout simplement à tout changement.
Nous sommes conçus génétiquement pour résister au changement; c’est pourquoi nous avons tellement de mal à sortir des limites de notre sécurité. Nous avons du mal à adopter de nouvelles habitudes, à apprendre de nouvelles habiletés ou à cultiver une nouvelle attitude. La bonne nouvelle c’est que les homéostats peuvent être réglés pour permettre d’accepter le changement. La mauvaise nouvelle, c’est que le processus du réglage entraîne toujours du stress, de la douleur et une certaine peur. Afin de diminuer le niveau d’anxiété, dans le cadre du travail, il est important de se rappeler la raison pour laquelle le changement est nécessaire et faire le lien entre ces changements et les nombreux avantages qui en résulteront.
LA LOI DE L’ENVIRONNEMENT
Une graine pousse et devient une plante lorsque le sol, l’humidité et la température lui sont favorables. En d’autres termes, l’environnement doit être idéal. De même, pour gérer efficacement le changement, l’entreprise doit fournir la culture idéale dans laquelle les employés peuvent répondre de façon positive au changement et évoluer par la même occasion.
DE LA CONFUSION À LA JOIE
Le changement apporte de la joie. Sans changement, il n’y a pas de croissance. Sans changement, il n’y a pas d’amélioration. Sans changement, il n’y aurait pas de progrès. La nature fonctionne ainsi : les feuilles tombent des arbres pour réapparaitre. Les saisons changent et passent de l’hiver au printemps. Les papillons ne sont rien d’autre que des chenilles qui ont appris à changer.
Cessons de blâmer le changement, choisissons d’en faire partie.
LE MURMURE DU DÉSERT
Inspiré d’un conte d’Henri Gougaud
Il était une fois une rivière qui connaissait les forêts de chênes, les plaines de bruyère et les champs de coquelicots où elle circulait au gré des humeurs, tournant par-ci, bondissant par-là. Lorsqu’elle arriva aux portes du désert, elle comprit qu’elle ne pouvait passer au-delà de cette barrière mouvante. Plus elle avançait, plus elle s’enfonçait dans ce tapis de sable blond. Jamais elle n’avait rencontré une terre aussi ingrate qui suçait ses eaux avec la gloutonnerie d’un vampire s’enivrant de sang. Elle était désemparée. En même temps, quelque chose en elle sentait que son destin était de franchir ce passage. Soudain, elle entendit un bruissement qui se transforma en murmure : Si le vent sait traverser le désert, la rivière le peut aussi. Le vent, bien sûr, il souffle, il vole! Mais moi, je rampe, je suis liquide et fluide… Change de forme et laisse-toi emporter par le vent. Lui seul peut te faire passer le désert. La rivière sentit la panique envahir son courant, puis elle se renfrogna et se plissa. Comment renoncer à sa forme?
Tu as deux choix, lui murmura le désert. Sois-tu acceptes d’être absorbée par le sable, sois tu te laisses emporter par le vent. Il évapore ton eau pour traverser les dunes, puis dépose la pluie de l’autre côté du désert, et tu redeviens rivière. C’est sûr? C’est ainsi puisque tu fais partie du mouvement naturel de l’univers. Mais pourquoi je suis obligée de changer? Tu as peur, car tu ignores la part essentielle de toi-même. C’est elle que tu vas confier au vent.
À l’écoute de ces paroles, quelque chose de doux s’éveilla dans la mémoire de la rivière. Elle se souvint avoir été bercée, un jour, dans les bras du vent. C’était il y a longtemps… alors elle se calma et se laissa emporter délicatement, là-bas, au-delà du désert. Au petit matin, un murmure dans le désert s’éleva :
Témoin immobile de toutes les transformations, j’ai vu mille fois l’eau de la terre monter dans les nuages par l’échelle du vent, grimper par-dessus les dunes, verser la pluie sur la plaine et devenir à nouveau rivière. Ainsi va le cycle immuable des transformations. Que la vôtre soit aussi douce que celle de la rivière dans les bras du vent.
Sources:
Robin S. Sharma, La sagesse du moine qui vendit sa Ferrari.
Les fabuleux Kaizen d’Annie
Les discussions animées de mon groupe de PNL