Ce que je veux VRAIMENT… savoir ce que l’on veut faire et devenir qui l’on veut être, c’est assurément un objectif attirant. Mais comment y parvenir?
Quand vous sentez-vous le plus libre?
C’est la question que pose le philosophe hollandais Lammert Kamphuis lors de conférence sur le thème de la liberté. La majorité des gens répondent : « Quand je n’ai rien à faire », « En vacances quand je me repose dans un hamac », ou encore « Le soir sur mon canapé, quand j’ai terminé mon travail ». D’autres réponses évoquent plutôt un moment particulier et intense _ celui d’un heureux hasard ou d’un engagement, comme lorsqu’on est en plein travail ou sur scène, ou encore en train d’observer un animal dans la nature, concentré à ne pas faire de bruit. Selon le philosophe britannique Isaiah Berlin, il existe deux sortes de liberté.
- La liberté négative, qui consiste principalement dans l’absence de certaines choses, comme ne pas avoir d’obligation et ne ressentir aucune pression.
- La liberté positive, qui survient quand on a fait un choix et que l’on s’y consacre. La liberté positive est un développement personnel : on s’applique à faire quelque chose que l’on veut vraiment.
S’inventer soi-même
La psychologue sociale Barbara van der Steen explique : « À notre époque, on nous pousse à nous développer au travers de notre carrière et à puiser l’inspiration dans notre travail, dit-elle. Alors que ma grand-mère faisait les mêmes tâches toute l’année : par exemple, battre la crème que mon grand-père allait vendre au marché. Peut-être n’était-elle pas toujours heureuse, mais elle ne se demandait pas tout le temps si elle pouvait faire autre chose de sa vie. Les enfants exerçaient généralement le même métier que leurs parents. Aujourd’hui, nous devons trouver notre propre chemin dans la vie, nous inventer nous-mêmes. Pas seulement en ce qui concerne le travail, mais dans bien d’autres domaines aussi. Cela demande de nouvelles compétences.
Comment savoir si je fais ce que je veux?
Pour Hannah Cuppen, thérapeute, coach et auteure, la réponse est simple : « Est-ce que cela vous donne de l’énergie ou est-ce que cela vous en prend? Si cela vous en procure, c’est là que sont votre cœur et votre âme. Cela peut sembler simpliste, mais c’est tellement vrai ». Ici l’élément-clé est l’équilibre. Évidemment il y aura toujours un aspect dans notre travail et dans notre vie privée qui nous coûte de l’énergie.
Et s’il n’y avait pas de limite, que feriez-vous?
Que voudriez-vous accomplir si vous disposiez d’une quantité d’argent, de temps et d’espace illimitée et ce, sans pour autant négliger quo que ce soit?
Une fois ces rêves énoncés, allez plus loin et considérez-les comme une métaphore :
Qu’y a-t-il derrière ce rêve?
Quel est le désir sous-jacent?
S’agit-il d’être plus utile? De créer du lien avec les gens?
Puis une fois le besoin mis à jour, demandez-vous quelle serait la petite chose que vous pourriez faire pour assouvir le désir qui se cache derrière le rêve. Ou en terme PNL, quel serait le PPPP (plus petit pas possible) qui vous rapproche de votre objectif?
Quelle fausse image de moi-même j’entretiens en permanence?
S’il est si difficile de découvrir ce que nous voulons vraiment, c’est parce que nous sommes conditionnés au fil de notre vie par des choses extérieures, par notre éducation, par l’école, par ce qui est considéré par la société comme important. Cela peut être la notion d’un bon métier, la sécurité financière ou même être fort en sport. C’est alors que, sans même nous en rendre compte, les valeurs d’autrui deviennent nos propres valeurs. Cela peut nous empêcher de comprendre ce que nous souhaitons au plus profond de nous.
Prendre conscience de cette fausse image de soi permet de chercher à s’en libérer.
Qu’est-ce qui nous anime?
Barbara van der Steen propose aussi de faire une liste de ce que nous sommes incapables d’arrêter de faire et une de ce qui ne nous demande aucun effort. « Comment vous comportez-vous lors d’une soirée par exemple? demande-t-elle. Êtes-vous le gentil organisateur? L’oreille attentionnée? Ou celui qui range tout quand la fête est finie? (Et quand on est les trois à la fois…?!).
Trouvez la réponse et vous trouverez probablement votre point fort. Nous avons souvent du mal à identifier nos compétences. Nous avons tendance à penser que tout le monde se préoccupe des autres ou fait facilement la conversation, mais ce n’est pas vrai. Si faire la causette avec des inconnus ne vous pose pas de problème, si vous faire de nouveaux amis vous est facile, c’est un don. Ce qui nous est facile nous montre vers quelle direction nous orienter. Mais parfois ce talent fait tellement partie de nous-mêmes que nous ne le voyons pas.
Procéder par étape
Il nous arrive aussi d’être agacés à force de s’interroger sur nos désirs. L’écrivain Joseph Campbell, spécialiste des mythologies, dit qu’en Occident nous avons la liberté et l’obligation de découvrir notre vraie destination. « On dirait que nous devons prouver quelque chose, dit Barbara van der Steen. A contrario, le philosophe Alain de Bottom, lui, se demande en quoi cela devrait être une obligation. Nous sommes déjà très certainement quelqu’un. En fait, la frustration naît de la façon dont nous considérons la question, comme s’il s’agissait de tout changer d’un seul coup. Bien sûr, ce n’est pas le cas. Il suffit de procéder par petites étapes, comme appeler un ami ou prendre rendez-vous avec une personne qui fait quelque chose qui vous fascine.
Et surtout, dites-vous que ce que vous pensez aujourd’hui ne trace pas forcément un chemin définitif.
Prenez rendez-vous avec vous-même
Julia Cameron propose de trouver l’inspiration en faisant ce qu’elle appelle « prendre rendez-vous avec l’artiste qui est en nous ». Cette méthode s’adresse à tous ceux qui cherchent à se découvrir. « Une fois par semaine, prenez le temps de faire quelque chose qui éveille de nouvelles idées : allez au cinéma, jardinez, flâner dans un beau rayon de papeterie… C’est l’expérience qui compte! Vous retournerez chez vous revivifié et inspiré. » Les activités que nous choisissons en disent déjà long sur nous-mêmes. Que recherchez-vous? Plus de beauté, plus de savoir, plus de nature?
Source: magazine Flow, numéro d’Avril 2018
Inspirant…. Merci M 😉
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