La beauté de l’ennui

Chaque mois a son humeur, ses émotions, une combinaison de souvenirs, de moments et de nostalgie. On le sait, on le sent, même si on n’y a jamais pensé réellement. Août, c’est le mois où nous n’avons rien d’autre à faire qu’exister, version été …

 

Se laisser glisser. N’avoir rien d’autre à faire, rien qu’à attendre que la chaleur nous absorbe tout entier. Se rendre jusqu’à la fontaine d’eau remplie de glaçons et y presser un citron. Voir comment le jus crée un nuage au milieu de l’eau, comme un brouillard qui se dissout… Et déjà, la première gorgée a un goût de clarté! Une métaphore? Peut-être, mais il fait trop chaud pour y penser.

Prendre 10 minutes pour réfléchir au vide de nos envies. N’avoir rien d’autre à faire _ juste ressentir cette sensation de vide. Observer comment ce cycle se répète dans notre vie en ce moment: c’est là, dans l’absence d’activité, dans notre esprit fatigué, dans la futilité des choses que nous ressentons, dans cette liste de choses à faire qui ne semblent alors plus importantes, du tout… C’est là.

 

Bonne nouvelle! C’est exactement ce que cela doit être. Et si ce sentiment de vide ressemble à de la tristesse ou nous fait un peu peur, il faut juste regarder autour de nous pour se rassurer. Regarder comment l’herbe a fini de pousser. Comment les arbres ont fini de fleurir. Leurs feuilles ont utilisé toutes leur sève pour aboutir jusqu’ici, mais elles ne tombent pas pour autant, parce que tomber demanderait trop d’effort. Les oiseaux se reposent, calmes, dans l’attente d’une prochaine migration. Mêmes les vagues de l’océan se trainent jusqu’au rivage.

 

Il n’y a plus de bruit. Heureusement, ce temps est fini. Il reviendra bien assez vite.

 

Pour l’instant, juste tout laisser aller, prendre une pause, suivre le flow. Laisser ses hanches balancées au rythme de nos pas. Parler que si c’est nécessaire. Sentir les mots s’étirés dans notre bouche; remarquer combien nous sommes épuisés à trop parler, trop penser. Lancer une ou deux phrases cruciales : Je ne le ferai pas aujourd’hui, je prends une pause. Et rester là sans rien faire.

 

Tout va bien se passer.

 

Se laisser aller lentement. Marcher à son propre rythme. S’arrêter à la lumière orange. Avoir le temps. Rien n’existe en-dehors de ce moment, créer chaque minute. Nos pas deviennent les secondes. Le temps s’écoule lentement.

 

La ville reflète notre intérieur. Tout est flou comme un nuage de citron dans de l’eau glacée. Se laisser aller dans ce flou, nous-aussi. Se laisser glisser dans ce vide. La fin de l’été est le parfait moment pour adoucir notre regard sur les choses, réviser nos envies, libérer notre faim et… se laisser aller.

 

 

Inspiré du texte de Sarah Seleky

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