Le petit masochiste

Savez-vous comment vous faire du souci?

Bien sûr.

Mais le savez-vous vraiment?

Reformulons la question : savez-vous comment vous faire du souci d’une façon créative ? Savez-vous transformer les petites peurs et les inquiétudes banales de la vie quotidienne en véritables angoisses, sources de souffrance ? Non ?

C’est ce que propose Le manuel du parfait petit masochiste, écrit par Dan Greenburg. Parce que oui, parfois il est bon de pousser nos petites contrariétés passagères au paroxysme de l’exagération, cela peut alors dédramatiser la situation. Rire de soi, de nos scénarios sans fin qui occupent notre esprit pour des broutilles sans queue ni tête… celles dont notre hamster mental se ré-ga-le _ c’est parfois une stratégie efficace!

Comme l’a si bien écrit Alain de Botton :

« Il existe peu de choses auxquelles les êtres humains s’acharnent davantage qu’au malheur. Si nous avions été mis sur la Terre par un créateur malveillant dans le but exclusif de souffrir, nous aurions de bonnes raisons de nous féliciter de notre enthousiasme à entreprendre cette tâche. Les raisons d’être inconsolable abondent : la fragilité de notre corps, l’inconstance de l’amour, le manque de sincérité de la vie sociale, les compromis de l’amitié, l’effet anesthésiant de l’habitude. Face à des maux si persistants, nous pourrions tout naturellement nous attendre à ce qu’aucun événement ne soit attendu avec plus d’impatience que notre propre extinction. »

 

Le pouvoir de la pensée négative

La pensée négative c’est être convaincu que Dans la vie faut s’en faire, À chaque jour ne suffit pas sa peine, Tant qu’il y a de la vie, il y a des emmerdes.

Chez certains cette aptitude est innée. Pour les autres, il va falloir s’entrainer…

 

Situation n˚1 – craintes de base à propos des vacances

  1. Vous avez sans doute oublié de fermer votre porte à clé : un tas de gens sont entrés dans le salon et se livrent à une véritable orgie.
  2. Vous avez sans doute oublié de fermer un robinet : l’eau déborde en cascade de la baignoire ou de l’évier, se répand dans tout l’appartement, inondant vos tapis, vos meubles, vos vêtements, et finit par jaillir de vos fenêtres pour se déverser dans la rue.
  3. Vous avez sans doute oublié de décommander la livraison de lait : imaginez la quinzaine de litres de lait se transformant tranquillement en fromage blanc sur votre paillasson.
  4. Pensez à votre bureau et imaginez que tout part à vau-l’eau en votre absence.
  5. Pensez à votre bureau et imaginez que tout se passe tellement mieux en votre absence.

 

 

Situation n˚2 – craintes de base à propos de l’attente

Quelques sujets de méditation en attendant les résultats d’un entretien avec un employeur éventuel :

  1. J’ai demandé trop d’argent.
  2. Je n’ai pas demandé assez d’argent.
  3. J’ai eu l’air trop enthousiaste.
  4. Je n’ai pas eu l’air assez enthousiaste.
  5. Je ne suis pas assez bien pour ce travail

 

Situation n˚3 – craintes de base à propos des vacances

En attendant quelqu’un qui est en retard :

  1. J’attends au mauvais endroit.
  2. Un empêchement s’est produit au dernier moment. Il ne peut pas venir et il ne sait pas comment me joindre.
  3. Il ne va sans doute pas venir. Il n’en a d’ailleurs sans doute jamais eu l’intention.
  4. Tous les passants savent que j’attends depuis longtemps et se paient ma tête.
  5. J’étais moi-même un peu en retard. Il est déjà venu et reparti.

 

Situation n˚4 – craintes de base pour infractions mineures

Chaque fois que vous faites quelques choses d’illégal (brûler un feu rouge, jeter des papiers dans la rue, traverser quand le feu est vert, vus garer en double file, etc.), dites-vous :

  1. Tout le monde le sait, tout le monde me regarde.
  2. Je vais être pris. Des millions de gens font ça tout le temps, mais moi je vais me faire prendre.
  3. Tous les journaux vont en parler. Je serai fiché et tous les employeurs, banquiers, et policiers du monde me reconnaitront au premier coup d’œil jusqu’à la fin de mes jours.

 

 

Il est bon parfois, d’aller au bout de sa folie… ça libère! Mais comme la psychologue influente, Sonja Lyubomirsky, l’a démontré: la moitié de notre niveau de bonheur (50%) dépendrait de notre héritage génétique et 10% découleraient des circonstances extérieures, que nous ne maîtrisons pas plus que notre biologie interne. Resterait donc une énorme marge de 40%, qui ne dépendrait que de notre état d’esprit !

 

Tout est dit.

 

Sources :

  • Le manuel du parfait du petit masochiste, Dan Greenburg
  • Comment Proust peut changer votre vie, Alain de Botton

Un commentaire sur « Le petit masochiste »

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