Ce que cela dit de nous…

L’important n’est pas ce qu’on choisit mais le fait de choisir.

Roman Krznaric

 

Prendre des décisions, passer l’action et observer le résultat. Pour le philosophe australien. Roman Krznaric, c’est la meilleure façon de vivre, car la vie est trop courte pour tergiverser.

Rencontre avec l’auteur dans l’interview du magazine Flow de Septembre.

Carpe diem, c’est choisir de faire quelque chose de sa vie, de ne pas perdre une miette de cette existence précieuse. C’est user de sa liberté en sachant que tout peut soudain prendre fin. L’art du carpe diem, soit saisir les opportunités et faire les choses spontanément, se perd. Il nous faut donc reconquérir notre liberté.

 

De quelle manière?

En faisant des choix en accord avec nos valeurs et en nous lançant, tout simplement. Décider d’être acteur plutôt qu’avocat est une façon de dire : « J’accorde plus d’importance à la créativité qu’à la sécurité financière ». Ce sont des décisions qui déterminent notre identité. Viktor Frankl, psychiatre autrichien et survivant de l’Holocauste, disait : « Qu’est-ce qu’un humain? Un être qui ne cesse de choisir ce qu’il est. » Je crois que faire des choix c’est ce qui nous rend à la fois heureux et libres. Je choisis, donc je suis, l’important n’est pas ce qu’on choisit, mais le fait de choisir, et de ne pas passer à côté de sa vie.

 

Cela est valable même s’il s’agit d’un mauvais choix?

Bien sûr. Les mauvais choix font partie de la vie. En revanche, il est important de prendre le temps d’y réfléchir, chaque jour. C’est ce que j’appelle faire une pause existentielle : tous les soirs, il faut se ménager du temps pour réfléchir à ce que nos décisions disent de nous et de nos valeurs; et se demander si elles pourraient être prises autrement.

Par exemple, choisir de passer la soirée au bureau pour répondre à ses mails plutôt que de rentrer chez soi pour passer du temps avec son conjoint, ses enfants, c’est une façon de dire qu’on accorde plus d’importance à sa boite mail qu’à sa famille. Pour certains, c’est peut-être la bonne décision, mais il faut en avoir conscience et prendre le temps de se remettre en question : est-ce que je veux vraiment vivre ainsi? Si je pouvais recommencer cette journée, est-ce que je passerais vraiment cette heure supplémentaire à travailler? Est-ce que c’était la meilleure façon de profiter de l’instant présent?

Dans son discours lors des remises de diplômes à l’université de Stanford, en 2005, Steve Jobs* a dit : « Tous les matins, je me regarde dans le miroir et je me demande : « Est-ce que ce que je vais faire aujourd’hui représente vraiment la manière dont je veux mener ma vie? Si c’était mon dernier jour sur cette terre, est-ce que je ferais la même chose? » Attention, il ne dit pas : « Faites comme si vous n’aviez plus que vingt-quatre heures à vivre et prenez du bon temps », mais plutôt : « Tous les jours, faites une pause existentielle et faites le point sur vos valeurs. Regardez-vous dans la glace et demandez-vous si les choses auxquelles vous accordes du temps sont celles qui vous importent le plus. »

L’idée? Devenir conscient des choix que nous faisons.

 

 

Le discours « How to live before you die » (Comment vivre avant de mourir) de Steve Jobs est visible sur TED.com.

Source: Flow magazine, numéro 27, septembre 2018

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