C’est une belle phase que je vis aujourd’hui. Je suis en compost. J’aime bien cette image. Du compost renaît une terre enrichie qui permet une plus belle récolte encore.
J’écris aujourd’hui sans connaître la fin de l’histoire. Alors vous parler depuis le fond de mon lit, c’est oser prendre la parole quand ça va mal, c’est me permettre d’avancer, un pas à la fois. J’ai des choses à apprendre, comprendre, transcender ; et plus encore, j’apprends à accepter le chaos, ne pas essayer de le contrôler à tout prix et être à l’écoute.
Je n’ai pas écrit depuis juin dernier, sans trop de raison, l’envie n’y était plus… C’était déjà là, je le sais aujourd’hui. Ce printemps a été plein de défis, l’été fut sans repos et l’automne m’a vue sombrer. Il en est ainsi de certaines années.
Un énième changement au travail, un nouvel espoir de maternité qui échoue. C’était l’été.
Et je me suis effondrée. Burn-out. Dépression. Psy. Anti-dépresseur. Assurance. Paperasse. Larmes. Fatigue. Déni. Acceptation. C’est mon automne.
Dans ce chalet avec dix autres femmes réunies pour vivre une retraite de yoga et méditation ; le premier soir, autour de l’îlot principal, chacune s’est présentée : « Bonjour, moi c’est Marina. Je suis en dépression, j’apprends à lâcher prise pour mieux me retrouver. Je me suis perdue. » Et c’est sans maquillage, sans superflu que j’ai enfin, durant ces deux jours, tout lâché. Et découvert le secret de la sororité. Se retrouver entre femmes, se confier, se rapprocher, s’écouter, être présente les unes pour les autres. Cette retraite s’appelle Rembobine. Comme une cassette dont la bande a trop tourné, et s’est finalement déroulée. On m’a rembobinée, tranquillement, tout doucement. Et la cassette peut maintenant être réécoutée… appuyer sur Play et laisser la musique aller.
Je ne suis pas folle, je ne suis pas faible, je ne suis pas cassée parce que je ne suis pas une machine avec des pièces défectueuses. Johann Hari, journaliste britannique a étudié la dépression et raconte l’histoire de ce médecin cambodgien qui a sauvé son patient en lui offrant une vache…
Ce dont je suis certaine en cette fin d’année, c’est que les difficultés sont des leçons précieuses qu’il est bon de saluer.
« Et mon ami, je ne sais pas quelle leçon tu es venu m’enseigner mais quelle que soit la chose dont on parle, je l’apprendrai tellement bien que tu ne devras pas revenir une seconde fois. »
Je suis là. Dans cet état. Et je choisis de rester là, sans fuir cette fois. Et j’apprends. Et je me rembobine. Et je laisse mes épluchures se décomposer. Et je pense à m’acheter une vache…
Bientôt l’hiver.
Ton « Je ne suis pas folle, je ne suis pas faible » me parle beaucoup… Et sans mon dernier thérapeute, j’aurais cru l’inverse encore longtemps 😉 Seuls ceux qui tombent savent ô combien il peut être difficile de se relever. Et ce mouvement demande souvent bien plus d’énergie, de courage, de force, que de continuer à marcher droit. Même si on a du mal à s’en apercevoir immédiatement, le chaos intérieur fait bel et bien avancer. Il a le mérite de nous faire nous questionner encore plus profondément parce qu’il y a comme une urgence vitale à le faire. Donc tâchons d’en tirer un maximum d’enseignement mais sans se mettre la pression hein ! 😊 Bienveillance et indulgence avec soi-même first !
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Merci pour ce beau témoignage ma Luciole 💫
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