Wu Wei et quarantaine

Laisser les choses se faire naturellement, ne pas chercher à les forcer, tel est le conseil de la journaliste Irene Ras. Et vous pourriez bien être surpris : tout se déroule souvent bien mieux si on n’y réfléchit pas trop. C’est le concept taoïste du Wu Wei.

Au retour de mon séjour en France, il était convenu que je devrai passer quatorze jours en confinement, chez moi et seule dû à la pandémie de Covid actuelle. C’était le deal. Se faire livrer ses courses (et ruser pour trouver une épicerie à l’autre bout de Montréal quand celle qui est juste à 100 mètres de chez moi me proposait uniquement de venir « ramasser » ma commande), rester isolée, ne voir absolument personne.

Long vous dites ? Rien d’impossible en soi, moi qui avait pour projet de partir faire une retraite Vipasana dans le plus grand silence durant dix jours _ l’idée de se confinement ne m’effrayait donc pas. Sauf que, lorsque c’est une obligation, lorsque cette situation de retrait n’est pas choisie, là ça se complique. Parce que votre ego… il lutte, comme un fou ! Et votre valeur prioritaire de « liberté » s’en donne à coeur joie. Alors, pas le choix, en sortant de l’aéroport, je suis rentrée chez moi.

Jour 1, point organisation, comment se faire livrer des courses.

Jour 2, mince, j’ai oublié le PQ…

Jour 3, tel un lion en cage, ça ne va plus. J’hésite entre chanter sur mon balcon « Libérée, délivrée… » avec mon ukulele ou telle Raiponce, faire monter mon amoureux avec mes cheveux. Flûte, mes cheveux ne sont pas assez longs… Re-flûte, où est mon amoureux ?!

Puis, il faut se rendre à l’évidence, ça risque d’être TREEES pénible si je ne mets pas du mien et que je ne change pas d’état d’esprit !

Suivons notre libre arbitre

Le psychologue américain Daniel Wegner a consacré une partie de sa carrière à étudier l’effet paradoxal des efforts conscients. Il a découvert que nous avons souvent tendance à saboter nos objectifs dès lors que nous cherchons à les atteindre. Le spécialiste pensait que des efforts conscients créent exactement l’opposé de l’effet recherché. Plus on cherche activement à oublier, mieux nous nous souvenons. C’est comme se coucher tôt et essayer de s’endormir, ça ne fonctionne tout simplement pas.

Vient alors l’idée de ne pas toujours tenter de faire pour le mieux, mais de simplement faire ce que nous voulons. La théorie du wu wei est un concept important dans la philosophie taoïste. Littéralement, wu wei signifie « non-action » ou « ne pas faire ». Autrement dit, « n’essayez pas d’aller contre le courant, acceptez la situation telle qu’elle est. » Et le mot « devoir » n’est plus à l’ordre du jour. Il s’agit d’être conscient de ce que sont les choses, pas le plaisir ou la récompense qui peut en découler.

Plus nous vieillissons, plus nous connaissons les erreurs que nous sommes capables de commettre, et quelles peuvent en être les conséquences. Nous devenons trop conscients de ce qui peut mal tourner. Alors que dans le cerveau d’un enfant, la perspective de contrôler ce que l’on fait n’a pas encore mûri. Et c’est là le déclic, car on ne pourrait jamais faire quoi que ce soit ; comment faire du vélo sans craindre de tomber pour la énième fois… Le wu wei signifie suivre son propre libre arbitre, sans forcer.

Attendre, tout simplement

Les gens en état de wu wei ont l’impression d’être oisifs, alors qu’au même instant ils peuvent être en train de créer une magnifique oeuvre d’art, de gérer avec brio une situation complexe, ou encore, qui sait, de restaurer l’harmonie dans leur vie.

Pour résumer, ne pas être tout à fait conscient de ce que l’on est en train de faire est beaucoup plus efficace qu’essayer de faire de notre mieux.

Je vous écris aujourd’hui depuis mon dernier jour de confinement !

Et c’est avec une joie extrême que ce soir, je serai délivréééée, libérééée…!!!!

Mais avant, je fais le bilan. Durant ce confinement j’ai vécu une expérience que je n’oublierai jamais.

D’abord, le silence. Le silence aime beaucoup se déployer dans la solitude. J’emprunte les mots de Kankyo Tannier : « Par « solitude », on entend cette sensation d’être reliée à soi. D’avoir la latitude, l’espace, le temps pour être connecté à notre intimité la plus douce. On parlera alors de solitude consentie, d’un demi-tour confortable vers l’intérieur, capable de nous nourrir avant notre retour au monde. Une solitude volontaire, recherchée, dans laquelle l’apprentissage se fait beaucoup plus vite. »

Puis, le retour à ma créativité. J’ai rarement autant eu envie de créer, sans réfléchir, sans hésiter de ce que sera le résultat : collage, journal, video, chronique de livres, réflexions personnelles… J’ai dépassé mes limites, mes barrières que je croyais confortables et ai tout osé, portée par cette irrésistible envie de partager. Jusqu’à publier ma Nouvelle ! Fou !

Enfin, le plus important, ce que j’ai particulièrement aimé, c’est le lien fort de ceux qui m’ont accompagné durant cette expérience plus que challengeante ! Je pense à ma soeur qui m’a lancé un défi sportif et s’est assurée chaque jour que j’avais accompli mon défi, mes parents qui ont été réceptifs, et à l’écoute de mes multiples variations d’humeur, mes amies, fiou… mes amies! Sans s’être donné le mot, ils ont été de toutes mes journées, merci BB, Pat, Mélanie, Julie, Pascale, Marianne, sans oublier, ma communauté Arbonne et ses femmes incroyablement inspirantes! Merci Stéphanie.

Quatorze jours plus tard, je ne retiens qu’une chose… TOUT CELA VALAIT LA PEINE D’ETRE VECUE !

Sources:

  • Ma cure de silence, Kankyo Tannier
  • Article du Flow magazine #13

Mon plumage d’éclipse

Comme les saisons, nous changeons. Cette transformation jamais très confortable sur le moment, nous semble parfois longue et pénible. Et l’angoisse d’y laisser une partie de soi, rend la chose plus difficile encore. Si le canard y perd des plumes, le serpent sa peau et l’arbre ses feuilles ; nous devrions nous aussi apprendre à accepter cette transition…

 

Faire comme les canards…

Certains oiseaux changent de plumage au printemps : c’est le cas des canards, qui doivent alors respecter cette période de fragilité, pendant laquelle ils sont cloués au sol ou sur l’eau : ils ne peuvent plus voler. On appelle ça le plumage d’éclipse, « une jolie expression, où l’oiseau se met un peu entre parenthèses, attendant que certaines plumes essentielles qui sont tombées repoussent ».

La plupart du temps nous ne prenons pas suffisamment de temps pour ces mues, ces périodes de transition que nous traversons au cours de notre vie. L’être humain ne prend pas le temps de la mue, de la mutation. Lors de la prise d’un nouveau poste par exemple, après un déménagement ou encore l’arrivée d’un enfant. Beaucoup de dépressions sont dues au fait que nous ne nous accordons pas le temps de régler certaines choses, au fur et à mesure… Nous avons souvent le désir de savoir-faire instantanément, de ne pas avoir le droit de douter ou de ne pas savoir, et encore moins de se permettre d’être triste, le temps de « digérer » la nouvelle.

Les canards en plumage d’éclipse, plus fragiles, prennent davantage soin d’eux à ce moment-là de leur vie.

 

Suivre les saisons…

Nous avons tous une affinité particulière avec une saison plus qu’avec une autre. Pour certains, l’automne est une bénédiction tandis que pour d’autres elle est synonyme de tristesse et de chagrin. Le simple fait qu’une saison nous affecte prouve bien à quel point nous sommes liés à la nature. Cela se passe en nous, dans notre biologie et s’exprime dans tous les états de notre être. Nous suivons intérieurement le cycle des saisons et ce bien indépendamment de notre volonté.

Et si l’hiver est la saison du repos, de l’hibernation et du retour à soi; il est bien normal qu’à l’arrivée du printemps, notre envie de rangement, de grand ménage, de vider ce qui est en trop pour laisser place à du nouveau revienne nous habiter.

Tel le canard, nous avons mué tout l’hiver. Il est alors temps de déployer nos nouvelles ailes pour s’envoler vers l’été!

 

Mues nécessaires!

Dans la Grèce antique, le serpent était le symbole du fleuve Léthé et de l’oubli, car le serpent effectue une mue visible et spectaculaire. Quand il perd son ancienne peau, une peau neuve apparaît.

Durant la mue, le serpent est aveugle. Une fois la mue accomplie, le serpent doit se débarrasser de l’ancienne peau qui l’encombre.

De la même manière, durant notre sommeil, nous accomplissons un tri. Nos souvenirs de la veille se séparent en deux : ceux qu’il faut oublier ceux qu’il faut mémoriser. Paradoxalement, le phénomène d’oubli, donc l’abandon de l’ancienne peau, est nécessaire au bon fonctionnement de notre cerveau : si nous devions nous souvenir de tout ce qui nous arrive dans la journée, notre cerveau serait rapidement encombré, puis saturé. Il s’épuiserait à gérer une si grande masse d’informations, ce qui nous empêcherait de réfléchir ou de former de nouveaux souvenirs.

Quant aux rêves, leur fonction est de récupérer des morceaux de mémoire qui ont été évacués par erreur et que l’inconscient considère nécessaire de conserver malgré tout.

 

Ses cycles sont une bénédiction. Ils nous rappellent sans cesse que la vie continue, avec ou sans nous, tout en nous offrant l’opportunité de choisir d’avancer et de passer à autre chose nous aussi, si nous le souhaitons.

 

Sources :

  • Article 5 leçons de vie des oiseaux, Flow magazine n˚32
  • La boite de Pandore, Bernard Werber

La routine n’est pas un gros mot

 

Les habitudes sont des mécanismes très puissants. Elles suivent un schéma bien précis qu’il est possible de modifier mais pas de supprimer…

Les habitudes suivent un processus neurologique bien défini

Le cerveau est constitué comme un oignon dont les couches extérieures correspondent aux dernières acquisitions. Les scientifiques ont réussi à décrypter l’activité cérébrale lorsqu’un individu se retrouve dans une situation familière. En début d’expérience, l’activité cérébrale et amnésique est très élevée, mais diminue au fil des répétitions. Le cerveau se met en veille car les actions répétitives sont converties en automatisme : c’est ce que l’on appelle le chunking. Et, pour se mettre en veille au bon moment, le cerveau suit un schéma précis, celui de la boucle de l’habitude : signal → routine → récompense.

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Petits ajustements = GRANDS changements

Pourquoi beaucoup de gens échouent à changer de comportements, d’habitudes, de travail? Pourquoi ce n’est pas si facile de simplement décider de changer et de s’y tenir?

 

Prenons l’exemple des fameuses résolutions du Nouvel An, truffée de pièges psychologiques qui nous mettent des bâtons dans les roues.

D’abord, les fameuses résolutions sont trop ambitieuses. La mise en place de grands objectifs, comme d’obtenir la meilleure note possible dans tous les examens ou faire du sport trois fois par semaines, constitue en théorie une étape positive, mais ces objectifs ne sont pas conçus de sorte que l’on puisse les atteindre à force d’efforts. Ils reposent sur la réussite immédiate de milliers de changements mineurs et ne nous sont pas fournis avec des instructions à suivre pas à pas pour savoir comment y parvenir.

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Histoire animal pas banale!

La PNL (programmation neuro-linguistique) regorge de concepts clés dont les histoires d’animaux sont les meilleures définitions.

Morceaux choisis de mes plus beaux exemples de vies animales:

 

Le lâcher-prise

En Asie du Sud-est on a coutume de piéger les singes en mettant dans une noix de coco évidées ou un panier ayant une petite ouverture, une banane, une orange ou une autre friandise dont les singes raffolent. L’ensemble est solidement arrimé au sol ou dans l’arbre.  Le singe y introduit sa main pour attraper ce qui est à l’intérieur mais ne peut plus la retirer une fois fermée avec son contenu du fait de l’étroitesse dSingee l’ouverture.    Ne voulant pas lâcher ce qu’il a saisi il reste prisonnier et se fait attraper.

Après avoir réfléchi, posez-vous la question:

À quoi restez-vous agrippé?

Qu’elle est votre banane, votre orange ou votre friandise qui vous rend prisonnier et vous empêche de bouger.

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