« Quelle conne je suis, quelle conne je suis ! ».
C’était hier, dans le métro. Une femme qui, plongée dans ses pensées, venait de manquer sa station, s’est exclamée à haute voix ce que nous nous murmurons à longueur de journée, à la manière d’un mantra _ avec des variantes : « Ce n’est pas fait pour moi » ; « Je ne suis pas à la hauteur » ; « Je ne suis nul(le) » ; Je ne suis pas fichu(e) de… » et j’en passe.
MON JUGE INTÉRIEUR
Nous sommes notre pire juge. Une petite voix insidieuse en nous, dont nous ne nous rendons même plus compte, commente en permanence chacune de nos actions, chacune des nos pensées, avec une sévérité dont nous serions incapables envers n’importe quelle autre personne. Avec un acharnement qui ne tient plus de la critique, mais du harcèlement. La force de l’habitude aidant, nous ne prêtons plus attention cette voix, mais elle est là, bien présente, en train de nous taper sur les doigts, de nous martyriser, de nous mimer.
Des recherches ont établi que l’individu moyen, se parle environ cinquante mille fois par jour. Ce dialogue interne nous concerne presque toujours, et selon les chercheurs en psychologie, il est négatif quatre-vingt pour cent du temps.
Ces études nous révèlent que ces pensées ont une très grande influence sur notre vie. Elles affectent notre attitude, altèrent notre santé et influencent notre désir d’agir. Nos pensées négatives ont un effet déterminant sur notre comportement. Elles provoquent le bégaiement, nous font renverser des objets, oublier nos répliques, transpirer abondamment ou respirer avec difficulté. Elles nous inspirent aussi la peur et, dans des cas extrêmes, elles peuvent causer la paralysie.